The Hours.

Publié le par marine

S'il existe de nombreuses adaptations cinématographiques, plus rares sont celles qui traitent d'auteurs eux-mêmes. C'est pourtant le cas de The Hours (2002), film de Stephen Daldry, lauréat du meilleur film dramatique aux Golden Globe, nominé aux César (meilleur film étranger) et dont les actrices furent récompensées par de nombreux prix (Oscar de la meilleur actrice, Golden Globe de la meilleure actrice pour Nicole Kidman, Ours d'argent de la meilleure actrice pour Meryl Streep, Nicole Kidman et Julianne Moore au Festival de Berlin en 2003).

Il s'agit d'une adaptation du roman de Michael Cunningham, qui raconte une journée cruciale des vies respectives de trois femmes de différentes époques, dont les destins sont interconnectés par le roman Mrs Dalloway de Virginia Woolf. Mal dans leur peau, l'existence de chacune d'elles n'a de raison d'être que dans leur attachement à un tiers.

La première est Virginia Woolf elle-même -Nicole Kidman- qui, au début du XXème siècle, sujette à la dépression, va tenter de lutter à sa manière en commençant la rédaction d'un nouveau roman, Mrs Dolloway (initialement intitulé The Hours), son plus grand succès. 

La seconde -Julianne Moore- est mère au foyer dans l'Amérique des années 1950 qui, lisant ce même roman, se penche avec mélancolie sur sa vie de femme. Elle aussi semble déboussolée mentalement, et ne renoncera au suicide qu'au prix de l'abandon de sa famille.

Enfin, à notre époque, dans l'état de Nex-York, une brillante éditrice décide d'organiser une réception en l'honneur de son meilleur ami et ancien amant -Ed Harris-, atteint du sida. Elle représente la version moderne de Clarissa Dalloway, héroïne du roman de Woolf, et s'enlise dans une existence futile.

Le destin de ses femmes à un tournant de leur vie vont donc s'entrecroiser et leurs figures vont se répondre dans un étonnant et brillant jeu de miroir narratif.

Michael Cunningham comme Stephen Daldry nous livrent un tableau sur la condition féminine dans toutes ses acceptions (famille, vie professionnelle, amour -réflexion sur l'homosexualité avec les penchants connus, supposés de Virginia Woolf, mais aussi de la femme au foyer et de l'éditrice qui, elle, vit sa sexualité au grand jour-, amitié...) et tisse un tableau d'une écrasante mélancolie.

A voir absolument.




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